Je ne me suis jamais sentie une bonne mère. Non, plutôt, je me suis toujours sentie une mauvaise mère. J’avais vingt-quatre ans quand ma fille est née. On peut penser que c’est un âge déjà mature, conscient, mais en vérité, je n’étais pas prête à devenir et à être une mère. Est-ce que l’être humain en général peut être prêt à devenir et à être parent ?
J’étais vide, je n’étais pas remplie d’assez d’amour et d’attention pour pouvoir en donner. Je ne parlais pas de ça à voix haute car ce n’est pas la coutume.
Je me rappelle bien mes sentiments de l’époque. Je ne comprenais pas ce qui se passait. J’avais une rancœur intérieure qu’on n’a pas l’habitude de dire à voix haute.
Devais-je oublier mon existence en tant que personne ? Devais-je m’oublier et tout donner à ce petit bout de chou ? Qui va m’aimer, me disais-je ? Et moi, ne suis-je pas un être humain ?
Les enfants sont le bonheur, et moi je suis une mère, c’est honteux de penser comme ça.
Je me rappelle que les moments les plus heureux pour moi étaient le temps de la sieste quand elle dormait. Je me faisais du café et m’installais devant l’ordinateur. C’était il y a si longtemps, que l’ordinateur était encore un Pentium 2 :)) J’ai absorbé tout ce que je pouvais trouver sur la psychologie, l’ésotérisme, la psychologie positive, etc. Ma voix intérieure me disait que mon salut était dans la psychologie. D’ailleurs, mon ex-belle-mère était perplexe. Elle disait que toutes les femmes normales, quand leurs bébés dorment, s’occupent des tâches ménagères. Et moi, j’étais bizarre)) Et ma maman, au début quand j’ai parlé de ces sujets, pensait que j’étais dans une secte, et c’est bien après qu’elle a commencé à me dire que je disais des choses intelligentes.
Ma fille grandissait, mais ce n’est pas devenu facile. Crise d’âge après crise d’âge, déménagement dans un autre pays, difficultés de l’émigration, etc. C’était tellement difficile d’être une maman que j’avais peur de penser à un deuxième enfant comme au feu. De plus, j’avais de la peine pour les femmes enceintes….
Honnêtement, j’ai travaillé vraiment beaucoup sur mes relations avec ma fille. J’ai suivi divers cours, des formations, j’ai consulté un psychologue, j’ai lu des livres sur l’éducation des enfants mais après c’est devenu plus difficile, surtout à la suite des livres sur l’éducation des enfants. Plus je lisais, plus je voyais que je n’étais pas du tout une bonne mère exemplaire et ensuite je m’en prenais à elle à cause de mes sentiments de culpabilité.
Il y a plus de deux ans, j’ai découvert le système GSR « Le système de développement profond ». J’ai commencé à travailler sur les relations avec ma fille et sur les autres aspects de ma vie. Avec ce système, quand le parent travaille sur lui-même, des changements se produisent automatiquement chez les enfants aussi. Avec chaque session GSR, je voyais des améliorations chez moi et chez ma fille. Elle a commencé à mieux travailler à l’école, son cercle d’amis s’est amélioré, elle a ses propres objectifs et ses propres rêves concernant sa future profession. Elle et moi sommes devenues de plus en plus proches.
Je me suis rendu compte récemment qu’elle a tellement changé que j’ai l’impression que mon enfant a été échangée. À la place d’une adolescente qui me rendait folle, je vois une fille intelligente, sensible, merveilleuse et très belle. Elle est, bien sûr, un million de fois meilleure que moi. N’est-ce pas un miracle ? Je la regarde et, en vérité, je suis fière parce que j’ai au moins un petit rôle à jouer dans cette histoire. C’est mon bébé, cette petite boule, que je ne savais pas comment aimer à l’époque.
Savez-vous, ce n’est pas facile de s’ouvrir et d‘écrire tout cela. J’écris car je sais que je ne suis pas seule dans ce cas. Je sais comment cela fait mal. J’écris pour que vous sachiez que l’âge de votre enfant n’est pas important, il est toujours possible de travailler sur vos relations et de les changer et les améliorer. Ma fille a dix-huit ans. J’écris ces mots et je pleure de bonheur car enfin, dans mon cœur, il y a assez d’amour pour que je puisse en donner à mon enfant. Elle est la plus chère dans ma vie et je dis cela avec toute ma responsabilité et ma conscience. Je suis prête à continuer de travailler pour son bonheur jusqu’à la fin de mes jours. Et notez que c’est moi qui travaille sur moi-même et je ne lui demande pas d’être telle que je veux.
Je suis devenue spécialiste GSR, je peux travailler sur moi-même et aider les autres, et c’est magnifique.
Aussi, sachez que chaque personne peut suivre la formation et apprendre à travailler sur soi-même, ses sentiments et ses émotions. C’est accessible à toutes et à tous.